La civilisation industrielle s’est construite sur l’illusion que les ressources naturelles étaient illimitées et en s’accommodant de l’idée que les capacités des êtres humains étaient inégalement réparties et naturellement limitées par leurs « dons » respectifs. Le productivisme a poussé cette conception à son paroxysme, encourageant le pillage du monde et creusant les inégalités, conçues comme une fatalité.
Les écologistes, au contraire, affirment que les ressources naturelles sont limitées, ce qui impose de fonder un autre modèle de développement appuyé sur de nouvelles formes d’organisation économique et sociale, qui ne peuvent exister que grâce à une mobilisation sans précédent de l’intelligence et de la créativité des humains. C’est pourquoi ils parient sur l’éducation et la formation.
L’éducation et la formation sont indispensables pour que chacune et chacun donne toute sa mesure, mais aussi pour que les collectifs humains puissent construire activement un futur plus solidaire et démocratique : ce sont des éléments essentiels du lien social. L’éducation et la formation sont enfin un levier capital pour réussir la transformation écologique de l’économie, à plus forte raison dans un monde complexe où la mise à disposition quasi-gratuite des connaissances, via la révolution numérique, nous oblige à repenser les modes de transmission. Education et formation doivent donc mobiliser l’ensemble de la société, car vivre ensemble, cela s’apprend.
Philippe Meirieu |
« De Thomas More au Meilleur des Mondes, les utopies ont toujours imaginé des sociétés parfaites, figées, immobiles, dans lesquelles, tout étant parfaitement réglé, l’homme n’aurait plus à penser. Contre ces utopies de la fixité, l’avenir est aux utopies de la mobilité, qui parient sur les formidables capacités de création et d’invention des êtres humains. C’est la condition pour que l’éducation vise à émanciper et non à conditionner » |