Fin juin 2023, le Président de la République s’est déplacé dans les écoles de Marseille pour aborder l’axe éducation du plan “Marseille en Grand”. Si les écologistes saluent l’accent enfin mis sur la rénovation du bâti scolaire, nous déplorons le manque de concertation et l’absence de visibilité sur les annonces faites.
Depuis le début du second quinquennat, le Président semble avoir fait de l’éducation un domaine réservé en se substituant à son Ministre : conférence devant les recteurs, lycée professionnel, SNU, la maternelle à 2 ans, révision du temps scolaire. Cette méthode verticale s’oppose pourtant aux injonctions marseillaises à innover localement, et prend par surprise non seulement l’ensemble du corps enseignant, des parents, mais également les collectivités territoriales, responsables de 20% des dépenses éducatives françaises, sommées de s’adapter sans avoir été consultées sur la faisabilité de ces mesures.
Tandis que le bâti scolaire fait l’objet d’une attention croissante de la part de l’opinion publique, la ville de Marseille fait l’objet d’une véritable politique ambitieuse avec une somme dédiée de 1,5 milliards d’euros. Ce montant est à mettre en perspective avec l’enveloppe de 2 milliards d’euros du programme EduRenov pour l’ensemble du bâti scolaire. Les écologistes appellent donc le gouvernement à lancer un plan d’envergure, accessible à toutes les collectivités, pour adapter l’école aux enjeux du XXIème siècle : confort thermique, végétalisation, espaces pédagogiques, numérique, sanitaires…
Par ailleurs, la réduction annoncée des vacances d’été par le Président ne nous semble pas une idée pertinente, surtout à l’heure du changement climatique. Le mois de juin 2023, le plus chaud jamais enregistré jusqu’ici, vient nous rappeler la nécessité de penser des politiques d’adaptation intelligentes. La réflexion doit donc porter sur la longueur des journées et éventuellement sur les petites vacances et ponts, qui perturbent davantage les progressions scolaires que la durée des grandes vacances. A l’inverse de la logique du gouvernement, les écologistes proposent de soutenir les familles, les associations, les collectivités pour offrir, notamment grâce à l’éducation populaire, un droit aux vacances à chaque enfant, comme le fait depuis plusieurs années la mairie de Poitiers. Oui, ouvrons, à nouveau une véritable discussion sur les rythmes scolaires, dans l’écoute et le respect des parties prenantes.
Tant que nous n’aurons pas de discussion collective sur les finalités du système éducatif, nous continuerons à superposer des dispositifs incohérents. Les politiques éducatives nécessitent une approche globale, concertée, et clairement définie. Pour le bien des enseignants, des parents, du personnel encadrant, et surtout pour celui des enfants.